Politique

Rejet en Commission de la loi portant amnistie : réaction de l'avocat de Joël Aïvo

La Commission des lois de l'Assemblée nationale a rejeté le 3 janvier 2024 la proposition de loi spéciale d'amnistie en faveur de personnalités de l’opposition en exil ou en prison comme le professeur Joël Aïvo. Interrogé, l'avocat du professeur d'université estime que la décision n'est pas surprenante mais plutôt regrettable.

 

Il n'est pas surpris puisque pour lui, les clés de négociation politique de cette loi se trouvent entre les mains du Président Patrice Talon qui faut-il le rappeler, avait déjà affiché sa position : ça ne passera pas. « Je me réjouis déjà d'apprendre que Les Démocrates [parti d’opposition au Bénin, NDLR] ont déjà annoncé qu'ils réintroduiront inlassablement ces propositions... De toute façon, on sait que celui qui a les clés de cette négociation politique s'appelle Patrice Talon et que c'est par la pression que les Béninois mettront sur lui que cela se décantera et réunira enfin les Béninois autour de la nécessité d'un pays apaisé », a expliqué Me Fatiou Ousman.

 

Pour l'avocat, « C’est à Patrice Talon et à son régime de comprendre que on ne peut pas avoir peur des Béninois. S’il a réussi à négocier une amnistie par une loi après les événements de 2019 [des violences post-électorales avaient eu lieu après les législatives, NDLR], il est normal que d'autres Béninois lui demandent d’apaiser à nouveau le pays par une nouvelle loi d’amnistie pour des événements pour lesquels les forces de l'ordre béninoises sont aussi impliquées qu’elles l’étaient en 2019 », a laissé entendre l'avocat de Joël Aïvo qui est condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour atteinte à la sûreté de l'État et blanchiment de capitaux. Rappelons qu'après le rejet en Commission de la loi portant amnistie, les débats vont s'ouvrir en plénière très prochainement. Il y a donc de forte chance que cette loi spéciale soit adoptée.