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Pardon de Yayi à Talon dans les dossiers de tentative d'empoisonnement et d'attentat à la sûreté de l'État : 09 ans après, l'ex-ministre Djènontin révèle les coulisses

par Rollis HOUESSOU - 15 mai 2023
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Boni Yayi et Patrice Talon

L'ancien Président béninois, Thomas Boni Yayi, avait gracié Patrice Talon, homme d’affaires accusé d’avoir fomenté un complot en 2012 pour empoisonner l'ex-chef de l’État et d’avoir préparé un coup d’État en février 2013. Dans une intervention télévisée diffusée le 14 mai 2014, Thomas Boni Yayi, a annoncé avoir gracié Patrice Talon, son collaborateur Boco Olivier ainsi que tous les détenus impliqués dans les dossiers d’association de malfaiteurs et de tentative d’assassinat par empoisonnement du président de la République d’une part, et d’attentat à la sûreté de l’État. 

 

«J'ai décidé, en mon âme et conscience, et en toute liberté, de pardonner. Ce pardon s'adresse à monsieur Patrice Talon, Bocco Olivier et à tous les détenus. Le pardon accordé, je serai reconnaissant au système judiciaire de mon pays des dispositions appropriées qui seront prises en vue de rendre la liberté à tous les détenus et garantir à tous la liberté de circulation aussi bien dans notre pays que dans le reste du monde. J'exhorte chaque Béninoise et chaque Béninois à tourner définitivement la page de cette affaire et nous atteler ensemble à la résolution des problèmes quotidiens auxquels notre peuple est encore confronté », avait déclaré Yayi Boni alors qu'il était encore au pouvoir.

 

Mais qu'est-ce qui a conduit à ce pardon historique? C'est ce qu'a tenté de répondre l'ancien ministre de la Justice Valentin Djènontin. Dans une vidéo publiée ce dimanche 14 Mai 2023, il est revenu sur les éléments clés qui ont abouti à un tel pardon qui a permis le retour au bercail, de l'actuel Chef d'État Patrice Talon. Au moment des faits, il faut dire que l'ancien président Boni Yayi avait expliqué avoir pris cette décision à la suite d’une médiation menée par l’ancien président sénégalais Abdou Diouf, à l’initiative du président français François Hollande, et à l’issue de laquelle Patrice Talon a exprimé ses regrets. 

 

Ces déclarations sont aujourd'hui confirmées par Valentin Djènontin « Dans cette entreprise de pardon, le président Diouf a reçu les excuses et aveux de Patrice Talon »...dans un texte manuscrit, Patrice Talon a fait ses aveux et présenté ses excuses au président Boni Yayi. Selon Valentin Djènontin, le message avait été porté par un certain SAADA, une personnalité française au service du président Diouf, alors Secrétaire général de la Francophonie, officiant au titre de médiateur. L'ex-ministre Djènontin explique que le messager français a supplié le président Yayi de pardonner au nom de la Francophonie et de l’âge du président Diouf qui devrait rendre compte au Quai d’Orsay. Toutefois, il indique n'avoir pas été consulté en ce qui concerne le retour définitif de Patrice Talon « Je n'ai pas été consulté et je n'ai pas été dans l'économie des tractations».

 

Ce n'est donc qu'après tout ça que Boni Yayi a accordé son pardon à Patrice Talon et a envoyé l'ancien premier ministre Lionel Zinsou et l'ancien garde des sceaux Évelyne da Silva chez le Président togolais Faure Gnassingbé et son homologue ivoirien Alassane Ouattara pour leur signifier sa décision. 

 

L'ancien député Valentin Djènontin explique qu'il a décidé de faire ses confidences afin de toucher la sensibilité de Patrice Talon, aujourd'hui Chef de l'État et lui montrer que si Boni Yayi avait accepté de le pardonner dans ces deux dossiers, lui aussi devrait être capable de le faire au profit des détenus et exilés politiques « Monsieur le Président Patrice Talon. Pourquoi rappel historique ? C’est pour toucher si c’est encore possible votre sensibilité d’homme aux fins de libérer les dizaines de prisonniers et otages politiques sous vos gardes dont le professeur Frédéric Joël AÏVO  et la Ministre Reckya Madougou », a-t-il écrit.

 

Pour lui, « Si un homme, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef de Gouvernement, Dr Boni YAYI a pu vous accorder son pardon pour une tentative de crime sur sa personne, il ne devrait  normalement pas être difficile pour vous dans la même position de Président de la République d’accorder le pardon à d’honnêtes citoyens qui n’ont commis aucun crime mais dont le seul péché est d’avoir réclamé le respect des dispositions constitutionnelles ( 5 ans, c’est 5 ans) ou d’avoir décidé de se porter candidat au même titre que vous pour briguer la magistrature suprême de leur pays dans un jeu électoral libre, franc, sincère et transparent ». 

Rollis HOUESSOU

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