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Intervention militaire et sanctions de la CEDEAO contre le Niger soutenue par le Bénin : dans l'embarras, les partis pro-Patrice Talon se réfugient dans le silence

par Rollis HOUESSOU - 15 août 2023
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Un coup d’Etat militaire a interrompu le mandat constitutionnel du Président de la République du Niger Mohamed Bazoum et a plongé, depuis le 26 juillet dernier, le pays dans une situation difficile. Ce coup de force a suscité la réaction de plusieurs organisations sous-régionales et régionales notamment la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a exigé le rétablissement de l’ordre constitutionnel tout en menaçant de recourir à la force en cas de résistance des putschistes.

 

En effet, réunis en Sommet extrêmement la semaine écoulée, les Chefs d'État de la CEDEAO ont décidé du déploiement de leur force militaire pour non seulement faire libérer le président déchu, Mohamed Bazoum, mais aussi, le rétablir dans ses fonctions de président de la République du Niger. Outre cette option, l'organisation dirigée par le Président Nigerian Bola Tinubu a pris une batterie de sanctions contre les putschistes au pouvoir toujours dans le but de restaurer l'ordre constitutionnel. Étant membre de la CEDEAO, le Bénin soutient chaque décision qui est prise et veuille à ce qu'elle soit mise en exécution. C'est le cas par exemple de la fermeture de la frontière Bénin-Niger au lendemain du premier sommet de cette organisation. Le pays se dit même prêt à déployer ses soldats au cas où la CEDEAO devrait intervenir militairement au Niger.

 

Au Bénin, cette posture des gouvernants suscite une avalanche de réactions au sein des observateurs politiques, de la population et des partis politiques surtout de l'opposition. Au nombre donc de ces réactions, figurent celles du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), du parti Les Démocrates (LD), du Parti Communiste du Bénin ( PCB ), à l’instar de la bactérie de personnalités politico-administratives qui se succèdent dans leurs messages. Tous ont condamné ce coup d'État mais dénoncent cette option de la CEDEAO soutenue par le Bénin par le truchement de son Président Patrice Talon et de son ministre des affaires étrangères. Pour eux, le Niger est un pays frère et qu'il faut privilégier le dialogue pour faire entendre raison aux militaires qui ont pris le pouvoir.

 

Mais au même moment, c'est le silence radio chez les formations politiques de la mouvance. De l’Union progressiste le Renouveau (UPR) au Bloc républicain (BR) en passant par Moele-Bénin, Union Démocratique pour un Bénin Nouveau ( UDBN ) et les autres partis politiques satellites de la mouvance, rien n’a bougé de ce côté. Aucune réaction, du moins officiellement. Plus de deux semaines après, ces partis politiques qui soutiennent toutes les actions et positions du Président Patrice Talon n'ont pas senti le besoin de dire ce qu’ils pensent des sanctions déjà décrétées par la CEDEAO et l'option d'une intervention militaire. Si on ignore jusqu'à présent les motifs de leur mutisme, on est en droit de dire qu'ils sont dans l'embarras. Ils sont partagés entre soutenir le choix de leur " patron " vis-à-vis du Niger et celui de s'en désolidariser au risque de l'agacer.

 

De l'autre côté, ils craignent certainement de faire face à l'avis défavorable de leurs militants et militantes qui depuis ce coup d'État, subissent les conséquences surtout les commerçants du fait de la fermeture de la frontière Bénin-Niger où plus de 1000 camions sont bloqués. Toujours est-il que l'UPR, le BR, Moele-Bénin, l'UDBN, les autres partis soutenant le Chef de l'État et tous les autres membres du gouvernement ont du mal à afficher leur position dans ce dossier très délicat. Dans ces conditions, ils n'ont pas trouvé une meilleure option que LE SILENCE. Une échappatoire qui les dédouane si bien mais jusqu'à quand ? Un adage populaire dit : « Qui ne dit rien, consent ». Soutiennent-ils cette position du Bénin dans cette crise ? C'est du moins ce que veulent savoir leurs militants et le peuple béninois. C'est un devoir ! 

Rollis HOUESSOU

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