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Actualités Economie Marché financier régional UMOA-Titres : vers une crise de liquidité ?
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Marché financier régional UMOA-Titres : vers une crise de liquidité ?

par Rollis HOUESSOU - 30 mars 2023
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La zone de l’Union Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) est en passe de connaître une crise de liquidité et elle pourrait déboucher sur une crise de solvabilité et mettre en danger l’ensemble du système bancaire. Rationnement de liquidité, augmentation en cascade de taux directeurs, suppression de taux fixes et instauration de taux variables, fermeture de guichets de refinancement, sont entre autres ce qui caractérisent désormais le marché financier régional de l'UEMOA surtout en ce début de l'année 2023.

 

En effet, nombreux sont ces pays africains qui ont du mal à financer leur économie. Par exemple en janvier 2023, le Burkina Faso a annoncé l'annulation d'une émission le 18 janvier, jour de l'adjudication et trois émissions non couvertes sur 12, avec précisément le Togo le 13 janvier 2023 (87%) pour seulement 26 milliards FCFA de souscriptions recueillies, la Guinée Bissau le 24 janvier avec une couverture de 91% puis le Mali, 80% en dépit de ses coupons, 5,90% puis 6,20%, les plus élevés depuis le début de cette année et la découverte de nouveau gisement aurifère. En février dernier, plus du tiers des émissions de titres publics par adjudication sur le marché financier régional UMOA-Titres n'ont pas été couvertes. Sur 14 émissions de titres, cinq n'ont pu être couvertes avec des taux de couverture allant jusqu'à 37% (ndir, débâcle de la Côte d'ivoire, pourtant locomotive de la zone économique, avec une émission non couverte, 22 milliards retenus sur 85 milliards recherchés). Récemment, plusieurs pays dont le Burkina Faso, le Niger, la Côte d'Ivoire et le Mali, la Côte d'Ivoire 10%, La Guinée-Bissau 21%, Togo (24% et 39%), Mali (34%) étaient obligés d'annuler leur émission ou de prolonger les délais. 

 

À l'origine, on évoque le contexte du marché et les différentes politiques de relèvement du taux directeur à la Banque Centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pour maîtriser ou faire baisser l'inflation. En décembre 2022, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale augmentait pour la troisième fois son principal taux directeur pour contrer cette inflation dans la l'espace communautaire. Pour ce qui est des prêts de ressources aux banques commerciales, la BCEAO a consacré une augmentation de 0.25% en décembre 2022 Cela a induit un resserrement de la politique monétaire.

 

En janvier dernier, l'inflation reste toujours élevée, chiffrée à 6% loin de la norme communautaire de 3%. Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a décidé en décembre 2022, de relever pour la 3ème fois son principal taux directeur pour contrer cette inflation galopante. Le principal taux directeur auquel la BCEAO prête ses ressources aux banques commerciales est donc passé de 2,50% à 2,75% en décembre 2022. Cette succession de hausses a des revers sur le marché obligataire. C'est donc pour limiter en quelque sorte les dégâts, que la BCEAO a décidé d'augmenter de 200 milliards de FCFA le montant du refinancement qui est passé de 5 500 milliards FCFA à 5 700 milliards FCFA le lundi 27 mars 2023. En plus de ces mesures, d'autres doivent être prises en urgence pour éviter cette crise qui est déjà perceptible dans la zone.

Rollis HOUESSOU

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