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Requête sur les indemnités supplémentaires à l'Assemblée nationale : Vlavonou refuse de donner le document, Ahossi fustige et revient à la charge

par Rollis HOUESSOU - 1 mars 2023
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Louis Vlavonou et Basile Ahossi

À travers une correspondance du 22 février 2023, le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou a répondu au député du parti Les démocrates et 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, Léon Basile Ahossi sur sa requête sur les indemnités supplémentaires octroyées aux députés de la 8ème Législature. Selon ses dires, Louis Vlavonou a refusé de lui remettre le document.

 

C'est le requérant lui-même qui a dévoilé l'information au détour d’un entretien avec Reporter Bénin Monde. En effet, l'honorable Léon Basile Ahossi révèle que le Président du Parlement lui a clairement signifié que sa requête ne peut recevoir une suite favorable. « Le document dont vous sollicitez une copie est relatif à la 8ème Législature dont vous n’étiez pas membre », a écrit Louis Vlavonou. Insatisfait de cette réponse, le 2ème vice-président de l'Assemblée nationale compte non seulement réintroduire une autre demande pour permettre au peuple de comprendre de quoi retourne le sujet mais aussi, saisir le Président de la République Patrice Talon. 

 

Lire l'intégralité de sa réaction

 

«Qu’il vous souvienne que le 12 février 2023, à notre installation, j’ai écrit au président de l’Assemblée nationale pour demander un document. Ça circulait fortement sur les réseaux sociaux que nos parlementaires sortants se sont octroyés trois mois supplémentaires de primes. Je ne voulais pas opiner sur la question sans avoir eu le document. C’est de là que j’ai écrit au président de l’Assemblée nationale. Ma demande à fait le tour des réseaux sociaux et on me l’a reproché. Je voudrais dire que ce n’est rien de caché. Contrairement au président ou au bureau de l’Assemblée nationale qui en a fait un document secret, je pense que cela concernait tout le peuple et qu’il fallait l’alerter. Je l’ai fait et je recommencerai si j’avais à le faire. C’est une information tombée dans le domaine public parce qu’il s’agit des ressources publiques. J’ai fini par recevoir une réponse à mon courrier le 22 février dernier. Je voudrais partager avec l’opinion, une strophe de la réponse du président de l’Assemblée nationale : « Le document dont vous sollicitez une copie est relatif à la 8ème Législature dont vous n’étiez pas membre ». La conclusion, c’est qu’on ne pouvait pas me le donner. Pour ma part, ce bout de phrase appelle une compréhension que je voudrais partager avec les Béninois. Première chose, le document existe bel et bien. Deuxième chose, le président a une gêne à partager le contenu du document avec l’opinion. Cela veut dire pour ma part, qu’ils sont conscients d’avoir donné une autre destination à l’argent du contribuable. A la place du président de l’Assemblée nationale, je n’aurais pas dû signer un tel document parce que, premièrement la 8ème Législature ne reviendra plus jamais sous sa forme initiale. Deuxièmement, l’administration est une continuité. Le député que je suis, a besoin de savoir sur quoi je m’assieds. Tout ce qu’on cache au peuple, j’ai le devoir et l’obligation de le lui dévoiler. Le rôle de l’opposition n’est pas d’embrasser les mauvais actes de la mouvance. C’est de les dénoncer. Cela permet que les choses se passent au mieux. En agissant comme je l’ai fait, je suis dans mon rôle. On peut critiquer cela comme on veut, moi je sais que je suis dans mon rôle. Tant qu’il y en aura, je dénoncerai. On ne peut pas se cacher pour accomplir les tâches qui relèvent de l’administration. Les journalistes parlementaires ont été exclus du Parlement le jour du vote de la résolution pour qu’il n’y ait pas fuite et pourtant le document traiterait d’une prorogation des indemnités parlementaires aux députés de la 8ème Législature pour une durée de trois mois. Voilà ce que j’ai pu récolter à défaut d’une source contradictoire. Le moins qu’on puisse dire est qu’il y a irrégularité. Il parait que la Législature a pris fin plus tôt que nos députés n’auraient fini d’apurer certaines dettes régulièrement contractées pour la 8ème Législature. C’est un sacrilège parce que nul ne peut se prévaloir se propre turpitude. C’est eux (les députés de la 8ème Législature Ndlr) qui ont voté ces textes prétendument dits transitoires. Ils devraient en tirer les conséquences. Au mieux, ils devraient ajuster leurs dettes sur la période. On ne peut donc pas continuer à payer des gens qui ne travaillent plus. Par ailleurs, les biens concernés n’appartiennent pas à l’Etat et ne sauraient être mis à la charge du contribuable. Enfin, en cas d’extrême nécessité, pourquoi ne pas limiter les prétendues dettes vis-à-vis des tiers ? Et pour couvrir la supercherie, on fait allusion au chef de l’Etat qui serait au courant. Je suis surpris que le président de la République ait permis qu’on puise dans le fonds du contribuable pour régler des problèmes strictement personnels. L’Assemblée nationale n’est-elle pas une institution à part ? Pourquoi elle devrait aller prendre l’avis du chef de l’Etat pour vandaliser les caisses du trésor public ? Je n’y crois pas. Si le chef de l’Etat est vraiment au courant, il doit prendre ses responsabilités pour que cette opération ne s’exécute pas. Les députés de la 8ème Législature vont cumuler les primes ou comment cela va-t-il se passer? Ce texte, les députés de la 8ème Législature croient être prudents en le cachant mais cela prouve que ce n’est pas des gens qui ont représenté le peuple… ».

Rollis HOUESSOU

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