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Révision constitutionnelle au Togo : vers un régime parlementaire et une réduction du mandat présidentiel ?

par Rollis HOUESSOU - 25 mars 2024
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Au Togo, c'est la révision constitutionnelle qui agite les débats et retient toutes les attentions depuis quelques jours. Initié par un groupe de députés à l’Assemblée Nationale et en cours d’examen par la commission des lois, ce projet de loi annonce de beaux jours pour la démocratie togolaise et pour la vie politique du pays s'il est adopté. Pour plusieurs raisons ! 

 

En effet, cette nouvelle révision de la Constitution changerait profondément la gouvernance du pays qui s'apprêterait à basculer dans un nouveau système politique notamment un régime parlementaire. Car pour les députés initiateurs, l'ossature du système démocratique tel qu'il se présente depuis des lustres ne permet plus une implication des citoyens dans les grandes décisions nationales et dans la gestion de la chose politique. En allant donc vers un régime parlementaire, ils sont sûrs de regler plusieurs problèmes notamment l'équilibre des pouvoirs qui semble montrer ses limites, prévenir la vague de coups d'État qui secoue la sous-région depuis quelques années. 

 

L'autre changement important que cette révision constitutionnelle induirait, est la réduction de la durée du mandat présidentiel. Le projet de loi envisagerait une orientation bien plus audacieuse et démocratiquement bénéfique, celle de la réduction de la durée des mandats présidentiels à moins de cinq ans. En réalité, celle permettrait, selon nos informations, de renouveller la pratique démocratique au Togo et surtout d'insuffler une dynamique de gouvernance plus réactive et alignée sur les aspirations citoyennes. Cela permettrait non seulement d’augmenter la fréquence de l’expression populaire à travers les urnes mais aussi de renforcer le principe de responsabilité et de redevabilité des élus envers le peuple togolais. Cela viendrait sans doute redonner la confiance et l'espoir à la jeunesse togolaise qui ne se retrouve plus dans le système de gouvernance actuelle. En optant pour cette réduction du mandat présidentiel, c'est aussi prévenir les crises de gouvernance en favorisant une alternance politique plus fluide et une compétition électorale plus ouverte. Elle encourage également les présidents à concentrer leurs efforts sur des réalisations concrètes et mesurables dans des délais plus courts, favorisant ainsi une efficacité et un pragmatisme politique accrus.

 

Par ailleurs, cette réduction potentielle de la durée du mandat présidentiel met en lumière l’engagement du Togo vers une démocratie plus dynamique et inclusive, où les cycles électoraux plus rapprochés peuvent stimuler une participation civique accrue et une vigilance citoyenne renforcée. Elle représente une étape cruciale vers la consolidation d’un système politique qui valorise le changement, l’adaptabilité, et une connexion plus directe entre les dirigeants et la population. Dans ce cadre, la réforme constitutionnelle se présente non seulement comme un projet de réajustement institutionnel mais aussi et surtout comme un engagement vers une gouvernance plus représentative et un renouvellement continu du contrat social togolais. Cette démarche de rationalisation des mandats présidentiels constitue une pierre angulaire de la vision réformatrice, orientée vers la stabilité, l’équité, et une démocratie véritablement responsabilisant pour le Togo de demain. Au-delà d'une simple modification, cette révision constitutionnelle se présente comme une pierre angulaire d’une démocratie participative et responsable, où chaque citoyen est appelé à jouer un rôle actif. Elle inaugure une ère de flexibilité politique, avec des gouvernements plus redevables et un contrôle accru sur les excès de l’exécutif. La représentation politique se trouve élargie, promettant une diversité de voix au sein du processus décisionnel, et l’armée, placée sous l’autorité de l’Assemblée, symbolise l’engagement envers une république au service de tous.

 

Cependant, l'opposition et la société civile estiment que la Constitution ne peut plus être modifiée d'autant que le corps électoral est convoqué dans un mois. D'aucuns pensent aussi que cette tentative de révision constitutionnelle serait une manœuvre du Président Faure Gnassingbé qui y trouverait un moyen de sortir par la grande porte et de se targuer d'avoir laissé derrière lui, un pays unit, rénové où la démocratie, la paix et la prospérité règnent. 

 

En attendant, la proposition est devant la commission des lois qui travaille pour modifier le texte, avant que la version amendée soit présentée à l'Assemblée nationale et soumise au vote des députés. Le peuple retient son souffle, suit de près et avec grand intérêt, cette actualité qui va changer immanquablement le coup et le destin de leur pays.

Rollis HOUESSOU

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