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Liberté de la presse : le Bénin occupe la 89e place dans le classement 2024 de RSF

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Dans son classement de 2024 sur la liberté de la presse, l'organisation Reporter Sans Frontières a classé le Bénin à la 89e sur 180 pays évalués. Même si le Bénin a pu quitter la 112ᵉ place de l'année dernière pour se retrouver à cette place cette année, RSF estime quand-même qu'il reste du chemin à faire.

 

En effet, l'organisation analyse que « la liberté de la presse a fortement reculé ces dernières années. Le pouvoir a une influence décisive sur la nomination des principaux responsables des médias d’État et de la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), organe de régulation. L’ORTB, et particulièrement la télévision, est contrainte de relayer la communication du régime alors que les médias proches de l’opposition sont soumis à de fortes pressions ». RSF a constaté que « De nombreux médias s’abstiennent de critiquer ouvertement le gouvernement afin d’éviter une fermeture par la HAAC. Les autorités influencent également le traitement de l’information au travers de contrats dits de partenariat, qui permettent aux médias d’être rémunérés pour couvrir les activités du gouvernement. Des notes de cadrage indiquent aux rédactions les angles à privilégier », lit-on sur le site de l'organisation.

 

Reporter Sans Frontières s'est également intéressé au Cadre légal. Il parle par exemple du Code de l’information et de la communication, adopté en 2015 qui consacre les modalités d’exercice du métier de journaliste. Si ce texte a supprimé les peines privatives de liberté pour les délits de presse et garantit le droit d’accès aux sources publiques d’information, « le cadre légal est régulièrement contourné pour s’attaquer aux journalistes. Depuis 2018, le Code du numérique est utilisé pour condamner ceux qui exercent en ligne », fait-il remarquer. Il rappelle qu'en 2023 « un journaliste d’une radio en ligne a été accusé de "diffusion par voie électronique de fausses informations affectant la tranquillité publique et complicité de diffusion" et condamné à un an de prison avec sursis et à une amende de 300 euros, pour avoir diffusé une enquête sur des exécutions sommaires ». 

 

Selon RSF, le paysage médiatique au Bénin est marqué par l’absence de grandes entreprises de presse. Selon ses données, la plupart des médias ne sont pas viables et sont confrontés à l’étroitesse du marché publicitaire. « Le gouvernement utilise régulièrement son pouvoir sur l’attribution des contrats publicitaires pour en priver certains médias critiques. Si une convention collective est entrée en vigueur en 2017, elle n'est pas respectée et les journalistes vivent dans la précarité, ce qui les expose à la corruption et sape leur indépendance ».

 

Même si les journalistes et médias sont libres de couvrir tous les sujets d’intérêts publics en théorie, Reporter Sans Frontières pense cependant que dans les faits, le pouvoir a, ces dernières années, renforcé son emprise sur le secteur». Pour lui, « les journalistes ont un accès limité aux données relatives à la situation sécuritaire, aux déplacés internes et aux contrats miniers ». Oui, le Bénin fait un grand effort mais il doit en faire plus pour que la Presse soit véritablement libre, selon RSF. Rappelons que le monde entier célèbre la journée de la liberté de la presse ce vendredi 03 mai 2024.

Rollis HOUESSOU

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