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Fermeture de la frontière Bénin-Niger : bientôt 9 mois que dure le calvaire des populations et le bout du tunnel semble encore bien loin

par Rollis HOUESSOU - 24 avr. 2024
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En réaction au coup d'Etat survenu le 26 juillet au Niger, le Bénin avait appliqué des sanctions décidées le 30 juillet par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) notamment la fermeture de sa frontière avec son voisin. Le Niger avait également fermé sa frontière avec le Bénin. Mais après bientôt 9 mois, très peu de choses ont changé.

 

En effet, c'est après plusieurs mois de bras de fer et de négociations, que la CEDEAO a décidé de la réouverture des frontières dans son espace. Ainsi, le Bénin a levé ses barrières en février dernier mais c'est toujours fermé du côté du Niger. Jusqu'à ce jour, le dispositif mis en place par l'armée nigérienne sur le pont qui délimite la frontière entre les deux pays pour bloquer le passage est toujours en place. À Malanville, une ville frontalière qui fait face à celle de Gaya, au Niger, l'ambiance est la même qu'avant la levée des sanctions contre le Niger. Et cela se ressent sur les activités commerciales des populations et ce, sur l'ensemble du territoire national.

 

Malgré l'ouverture de la frontière côté béninois, la circulation et les transports de marchandises n'ont pas pour autant repris. Les autorités nigériennes refusent encore d'ouvrir leur frontière. Et pourtant, les populations attendaient avec impatience, cette mesure. La seule solution qu'elles trouvent est de traverser le fleuve Niger en pirogue. Les conducteurs déposent les habitants qui à leur tour, prennent des pirogues pour pouvoir traverser. Il y a plein de camions qui attendent vraiment l'ouverture pour pouvoir passer, parce que certains ont pu contourner, mais d'autres n'ont pas pu avoir cette possibilité. D'autres sont là-bas, les marchandises ont pourri en plus d'autres problèmes causés par cette fermeture. Avant cette fermeture, faut-il le rappeler, le corridor béninois accueillait 80% du fret nigérien via le port de Cotonou, à un millier de km de Niamey. Les sanctions de la Cedeao à l'encontre du Niger ont aussi engendré des chutes des revenus portuaires au Bénin. Et pas le Bénin, le Niger aussi. « Je suis convaincu qu'en face, nos frères du Niger comprendront ce geste, le saisiront au bond et profiteront en fait de la période dans laquelle nous rentrons aujourd'hui, qui est une période importante, puisque nous croyons tous, d'une manière ou d'une autre, en Dieu, pour pouvoir saisir cette main-tendue et faire en sorte que nous puissions avancer le plus rapidement possible vers une normalisation des choses », avait affirmé le ministre des affaires étrangères Shegun Bakari.

 

Malheureusement, jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse, le Niger refuse cette main tendue du Bénin, plongeant les populations dans un total désespoir. Elles qui pensaient que le bout du tunnel était si proche et qu'elles pouvaient renouer avec ses activités, hélas, ce bout du tunnel semble encore bien loin au regard du slience qui règne désormais autour de ce dossier. 

 

La mise en service de l'oléoduc géant reliant le sud-est du Niger à la côte béninoise pour permettre la commercialisation du brut nigérien sur le marché international n'a pas pu persuader le Niger à rouvrir sa frontière avec le Bénin. Bien que les premiers litres de pétrole nigérien dans le cadre du projet pépiline sont déjà à Sèmè depuis quelques jours, les barrières continuent d'être maintenues. De ce projet, il faut rappeler que le Niger attend une augmentation de ses recettes pétrolières et le Bénin la perception de droits de transit, compensant les recettes douanières perdues du fait des sanctions. Neuf mois que dure ce calvaire et les populations se demandent à quand la fin ? Elles ne savent plus à quel saint se vouer. C'est pourquoi, elles lancent un appel vibrant aux autorités nigériennes à lever ses barrières pour le bonheur des deux pays frères. Les autorités béninoises doivent aussi poursuivre les négociations afin que la levée des barrières soient effectives des deux côtés.

Rollis HOUESSOU

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